
- Cet évènement est passé
Chemin de Croix, concert spirituel pour le temps pascal
16 avril 2022 @ 19:00 – 20:00
Samedi 16 avril 2022 à 19 h – Lieu: Abbaye de Montheron (route de l’Abbaye 3, 1053 Montheron (Lausanne, près de Cugy).
ad’Opéra et l’ensemble vocal Projet 120 : Nicolas Sacroug (récitant), Alexandru Petrascu (violon), Nico Prinz (violoncelle), Atena Carte (piano), Olivier Robert (orgue), Christian E.C. Baur (direction)
Entrée libre, collecte (prix conseillé : 30.- Frs).
Réservations recommandées : par courriel : dt@carillonneur.ch ou par SMS : 079 391 46 96

Les Sept paroles de Notre Seigneur Jésus-Christ sur la croix de Charles Gounod
pour quatre voix mixtes
Gounod est l’un des musiciens français les plus célèbres et les moins connus. Une bonne partie de son catalogue n’a jamais été enregistrée sur disque et de nombreuses œuvres sont restées inédites. Il a composé une quinzaine d’opéras dont on ne retient plus guère que Faust, Mireille ou Roméo et Juliette, mais il est avant tout un compositeur de musique religieuse grâce à plus de 120 ouvrages. Organiste émérite il a, au temps de sa jeunesse, porté l’habit ecclésiastique. A côté de nombreux Ave verum, Pater Noster et O salutaris il a composé plus de quinze messes et deux Requiem. Il écrit Les Sept Paroles de Notre Seigneur Jésus Christ sur la Croix en 1855 alors qu’il a 37 ans, peu avant l’achèvement de sa populaire Messe en l’honneur de sainte Cécile. Il en rédige lui-même le livret sur la base de la traduction latine des évangiles dans la Vulgate. Chaque verset évoque un récit des dernières heures de la Passion de Jésus. L’écriture musicale religieuse du compositeur est bien ancrée dans le XIXe siècle. Les Sept Paroles s’en démarque ici pour adopter un style polyphonique néo-palestrinien dépouillé, autour de la tonalité claire de fa majeur. Gounod y développe un madrigalisme spécifique à chacun des versets. Il témoigne dans cette œuvre de sa foi profonde, servie par une science de l’harmonie verticale et d’une maîtrise parfaite du contrepoint, qui fait appel à l’imitation, notamment par l’usage du canon.
Chemin de Croix d’Alexandre Georges
Drame sacré en douze stations sur un poème d’Armand Silvestre. pour soli, choeur, récitant, violon, violoncelle, piano et orgue.
Le compositeur Alexandre Georges est issu de la rigoureuse et prestigieuse Ecole Niedermeyer, un musicien nyonnais, dans laquelle Gabriel Fauré ou Camille Saint-Saëns ont été professeurs. Le but de Niedermeyer était la restauration de la musique religieuse, mise à mal par la Révolution française. Alexandre George y termine ses études en 1870, au moment où l’école a émigré à Lausanne à cause des événement de la Commune de Paris. Devenu professeur d’harmonie recherché et organiste de diverses paroisses parisiennes, il doit sa célébrité à ses opéras et ses cycles de mélodies proches de l’esthéàtique de Jules Massenet. A quarante-six ans il compose son Chemin de Croix pour chant, violon, violoncelle, piano, orgue, cloche et récitant. La ligne mélodique fervente et inspirée contraste avec la prose baroque et luxuriante d’Armand Silvestre, un poète prisé et mis en musique par Gabriel Fauré, Camille Saint-Saëns ou Gustave Doret. Chemin de Croix a été créé le 31 mars 1896 au Théâtre d’Application de Paris et n’a été repris qu’une seule fois, à la Radio française, en 1948 à l’occasion des dix ans de la mort du compositeur.
Le Chemin de Croix dans la musique
Forme musicale assez rare elle s’est développée à partir du XIXe dans des oratorios ou des pièces instrumentales comme le Chemin de Croix op. 86 pour piano de Cyril Plane en 2005. L’illustration la plus connue, et peut-être la première, est celle de Franz Liszt en 1878-1879, Via Crucis, œuvre de maturité pour un clavier (orgue ou piano), solistes et chœur, abondamment enregistrée. Vingt ans plus tard le compositeur franckiste Alexandre Georges compose son oratorioen omettant les deux dernières chutes de Jésus, deux stations apocryphes. En 1911 Paul Claudel écrit son puissant Chemin de la Croix de retour en France après treize années passées en Chine. Ce texte engagé inspirera plusieurs compositeurs, comme Marcel Dupré dans son Chemin de Croix pour orgue en 1931. Au tournant du siècle l’organiste Thierry Escaich propose, sur le texte de Claudel, des improvisations pour orgue avec récitant. Enfin en 2015, Marc Bleuse, ancien directeur du Conservatoire National Supérieur de Musique compose lui aussi un oratorio Chemin de la Croix, tandis que le compositeur contemporain hongrois Tamas Beischer-Matyo écrit son Via Crucis de 14 stations pour alto, baryton, chœur et orgue. L’une des œuvres les plus originales sur ce thème est celle du franciscain italien Armando Pierucci à la fin du XXe siècle. Dans une superbe cantate intitulée Via crucis, sur un texte de la poétesse russe Regina Derieva, il mêle l’orgue et le chant des solistes et du chœur, dans une inspiration tonale fervente et pure d’inspiration orthodoxe.
Les interprètes
ad’Opéra explore depuis 2004 tous les genres du théâtre musical, produisant des spectacles dans tous les types de lieux possibles, de l’église au salon, du bateau à l’hôtel, du plein air au caveau. Son but est de dénicher des œuvres rares oubliées mais présentant des qualités artistiques indéniables. En 2021 ad’Opéra crée un festival multiculturel à Lausanne où il offre durant six soirées l’occasion à des artistes régionaux de présenter des spectacles variés dans un cadre accueillant.
C’est au studio 120 du Conservatoire que ces chanteurs ont, dès l’enfance, développé leur sensibilité musicale et leur écoute mutuelle. En 2021 douze chanteurs issus des Vocalistes du Conservatoire de Lausanne fondent l’ensemble Projet 120 dont le travail est dicté par l’exigence et la rigueur apprises tout au long de leur formation. L’ensemble nourrit l’ambition de continuer à élargir son répertoire et se perfectionner dans la pratique du chant choral en participant ou en créant des projets originaux sous la direction de chefs reconnus.
Abbaye de Montheron, Daniel Thomas, président
079 391 46 96
dt@carillonneur.ch